jeudi 14 juin 2012

Le grand mensonge


Comme tous  les tunisiens, ces jours me pèsent lourdement. Les risques sont grands et les conséquences sont incalculables.  Tout  ce climat tendu fait suite à une exposition d’art moderne au palais Abdelliya à la Marsa.  Certaines représentations artistiques de cette exposition ont créé  la polémique. Jusqu'aujourd’hui nous ne savons pas lesquelles des ces représentations ont porté atteinte au sacré et  sont la causes de tout ce vacarme.

D’abord, je tiens à préciser que l’atteinte aux symboles sacrés de notre  religion est inacceptable et injustifiable.  Nous sommes nés, pour la majorité d’entre nous, dans des familles musulmanes et  on a eu une éducation religieuse. Personnellement, j’estime que nous avons le courage de nous nous interroger, dans un moment de vérité,  sur notre appartenance à cette religion et d’y répondre sincèrement.

Ensuite, l’atteinte aux symboles sacrés de notre religion étant une accusation grave sur les plans  social et juridique,  elle doit être étayée, prouvée et motivée sans laisser place au hasard ni aux interprétations.

Pour notre cas d’espèce, suite aux accusations proférées contre certains artistes  ayant participé a cette exposition, suite  aux appels au meurtre lancé contre eux et contre ceux qui ont visité cette exposition et surtout suites aux appels aux manifestations pour protéger notre religion au risque de faire sombrer le pays dans l’anarchie,  je trouve anormal qu’on n’a pas désigné les ouvres incriminés et qu’on n’a pas permis aux artistes de défendre leur cause.

Néanmoins, au fil des jours, je voie que les accusations ont été faites sur la base d’œuvres qui n’existaient pas ou suite a des interprétations très libres d’oeuvres exposés.  Mais le plus grave à mes yeux c’est le détournement politique de l’incident. En effet, des ministres  du gouvernement provisoire se sont évertués à faire comprendre à nos concitoyens que les artistes sont coupables d’atteinte au sacré voir de blasphème et qu’ils sont la cause du déchainement des violences qui a suive la manifestation.

Mais le grand mensonge ou la plus grande couleuvre qu’on a voulu  nous faire avaler fut l’œuvre de monsieur Lotfi ZITOUN.  Le ministre a fait comprendre  à monsieur  khémaies KSILA présent sur le même plateau de  la télévision nationale que l’atteinte n’a pas eu lieu contre les symboles sacrés  centraux de la religion ou du dogme mais contres certaines  attitudes ou habitudes qui sont sacrées pour les musulmans comme le port du voile. Pour se justifier il a cité la scène du ring avec les sacs de boxes sur lesquelles  ont été peintes des photos de femmes voilés. Monsieur ZITOUN  donne de la voix et déclare solennellement  que le voile est sacré pour les musulmans et que la scène  incite à la violence contre les femmes voilées.


Là, le ministre est pris en flagrant délit de mensonge et de  manipulation de l’opinion publique. C’est que les femmes peintes ne sont pas musulmanes. Il est écrit sur les sacs noir sur blanc « je suis chrétienne », « je suis tunisienne », « je suis juive » et qu’elles ne sont pas voilées mais leurs coiffures paraissent comme un  voile.   La scène est contre la violence à l’encontre des femmes tout court. Venant d’un ministre qui se respecte  et en public, ce mensonge est très grave. Surtout qu’il survient dans une phase dangereuse du processus de la transition politique et  en pleine agitation sociale.


Alors de grasse monsieur  le Ministre  épargnez nous ces mensonges et œuvrez pour que la Tunisie et son peuple restent unis. C’est votre devoir et votre responsabilité historique et surtout n’essayez pas de duper un peuple bon et crédule qui vous a fait confiance.

jeudi 31 mai 2012

Jeunesse et culture

Sous nos cieux et dans notre lutte de tous les jours contre une invasion intrépide orchestrée par la contre-révolution, les jeunes se révèlent notre espoir pour nous en sortir. Alors nous devons leur rappeler qu’il est primordial de se tenir informé. Nos jeunes et moins jeunes  doivent lire, précisément la presse quotidienne sur papier et sur internet. Il faut se tenir au courant  surtout par le biais de sources fiables, pour comprendre le déroulement et la signification des événements et pour se prémunir contre les dangers qui guettent.

Il ne faut pas négliger de lire régulièrement les œuvres des grands auteurs : écrivains et philosophes locaux ou internationaux. Ce sont eux qui ont façonné  notre histoire et la pensée humaine et donné du relief et de la consistance aux valeurs universelles aux quelles nous croyons.

Nous devons sortir, aller aux cinémas, aux théâtres, aux musées aux concerts de musiques et aux spectacles de dance.  La culture est aussi des rencontres et des contacts. C’est aussi la vie. Ceux contre qui nous luttons  ne veulent pas qu’une vie culturelle puisse exister. Les attaques contre les hommes et les lieux de spectacle en sont la preuve.

Le dialogue et les  échanges  avec les amis sont enrichissants. Les débats et les échanges d’idées sont souvent l’occasion d’apprendre quelque chose de nouveau. Ce sont  des occasions de confronter ses connaissances et de discuter ses convictions.

Notre pays a besoin  aujourd’hui de tous ses citoyens pour s’en sortir, surtout de sa jeunesse.  Une jeunesse cultivée, au courant des enjeux, sûre d’elle et prompte à défendre ce beau pays. C’est le meilleur remède qui puisse exister contre les velléités de la contre-révolution.

mercredi 30 mai 2012

J’accuse ...!


Avec du recul,  je peux affirmer que je me  suis  lamentablement trompé. Il  y a si peu de temps, j’étais certain de pouvoir dessiner sur une carte la partie du monde où une démocratie pouvait naitre, là où il y avait un espoir  de partager  les valeurs universelles communes de liberté et d’égalité. Dans cette partie du monde, j’étais  sûr de mettre la Tunisie, mon pays adoré, mais je me suis trompé.

Je vois qu’en l’espace de six mois, le temps que le deuxième gouvernement provisoire se mette en place et commence à révéler ce qu’il a l’intension de faire, nous sommes entrain de perdre  les acquis de plus de cinquante années de travail et d’effort.  Les  quatre ou cinq générations qui nous ont précédés, certes ont commis certaines erreurs, mais  celles ci ne peuvent justifier  l’acharnement, auquel on assiste,  à vouloir  démonter l’Etat,  à réécrire  l’histoire et à jeter le doute sur l’avenir. L’œuvre du gouvernement actuel se résume à mes yeux à s’accrocher coute que coute au pouvoir jusqu’aux prochaines élections, s’ils verront le jour, faisant fi de son devoir de protéger démocratie naissante.

J’accuse ce gouvernement de  laisser faire des hordes incultes et de les encourager  à s’en prendre aux symboles de l’Etat moderne et à ses institutions. Cet Etat national fruit de la lutte et de la clairvoyance d’Hommes qui ont cru en son avènement.  Je l’accuse d’avoir profité d’une révolution à revendications sociales et  de l’avoir détourné  en un instrument de propagande  idéologique  stérile. je l'accuse aussi de vouloir dépouiller notre  pays et sa spécificité historique et de le marginaliser afin de le dissoudre dans un Moyen Orient  différent et étranger. Je l’accuse spécifiquement,  de vouloir déraciner  la jeunesse de ce pays de sa culture plusieurs fois millénaires et de l’empoisonner avec une autre totalement impropre.

Beaucoup comme moi pensent  que nous avons une identité à préserver et une jeunesse à sauver. Notre spécificité, œuvre de nos ancêtres, a fait de nous comme chaque peuple sur cette terre, quelque chose d’exceptionnel. Rien ne peut nous obliger à la changer par une autre quelle qu’elle soit.

J’accuse  ce gouvernement de ne pas être à la hauteur de l’instant historique révolutionnaire. De vouloir façonner l’Etat à l’image de l’idéologie d’un parti et non d’être au  service de l’Etat nation. Je l’accuse de faire de la politique politicienne au lieu de s’armer de modestie pour servir  un peuple avide de recouvrir sa dignité et sa  liberté.

J’accuse ce gouvernent de se moquer de l’intelligence d’un peuple  honnête et crédule et de marginaliser volontairement  son élite pour la couper du simple citoyen. De vouloir  imposer à ce peuple  la pensée unique, le comportement unique et le gouverneur  unique.

Au final nous avons peur d’être en présence de la première contre-révolution menée par un gouvernement arrivée au pouvoir suite à une révolution.  Ainsi  va la Tunisie. Ainsi nous pourrons assister à l’enterrement d’une révolution si prometteuse.

dimanche 29 avril 2012

En attendant la fête du travail


L’agitation sociale atteint chaque semaine de nouveaux paliers.  Les sentiments et les humeurs sont exacerbés par l’incompréhension de la situation politique. La situation économique se dégrade à vue d’œil. L’intolérance est une règle générale. Le gouvernement s’attaque au fondement de l’état  et disloque les quelques structures qui ont fonctionné malgré la pagaille générale. L’opposition continue d’étonner par sa guerre d’égos et par son incapacité à se rénover, de s’unir  et à faire le bilan de son désastre électoral. Ennahdha poursuit son plan de mettre la main sur le pays.

Dans ce marasme général il y a quelques lumières :

 La société civile continue à s’opposer à la dictature en installation. Cette société civile aidée par de simples citoyens  volontaires  fait face vaillamment  au  fascisme d’un parti au double langage et d’un gouvernement  arrogant  qui a adopté sans vergogne les méthodes des gouvernements du pouvoir déchu. Cette résistance civile naïve mais farouche est comme un baume sur le cœur et une lueur d’espoir  pour éviter le scénario iranien à la Tunisie.

La centrale syndicale a montré  qu’elle a conservé une bonne santé. Elle continue à rassembler les couches  sensibles de la population et à défendre les intérêts des travailleurs. L’UGTT a bien géré la pluralité syndicale en évitant de s’opposer aux autres syndicats. Il a bien négocié  le passage de témoin entre la direction sortante et la nouvelle direction malgré les tentatives d’infiltration et de déstabilisation fomentés par certains partis agissants. Il a répondu du tac au tac aux agressions  sans empotement et sans hésitation. L’UGTT continue à bien remplir  son rôle de rempart de la société contre les tentations hégémoniques des uns et des autres.

L’attitude  des jeunes qui ne se sont tombés dans le piège tendu par Ennahdha. Celle-ci  fait tout  depuis son accession au pouvoir pour  dévier leurs demandes de travail de dignité et de liberté en un stérile débat identitaire. Les jeunes maintiennent le cap et continuent de s’indigner pour qu’on accède à leurs demandes légitimes qui sont à l’origine de la révolution.

Le 1 mai cet année sera certainement fêté dignement et entrera, je le souhaite, dans l’histoire de l’émancipation de ce pays pour recouvrir cette liberté tant convoitée. Les préparatifs vont bon train et la mobilisation sera manifestement à la hauteur de l’événement. Mais il ne faut pas se leurrer l’ambiance sera électrique.  Beaucoup de choses seront en jeu. Beaucoup d’esprits mauvais sont aux aguets et ne laisseront pas cette occasion passer sans essayer de faire tord à ce pays.

Nous  allons prendre  rendez vous  à  cette date à l’avenue Habib Bourguiba. Nous serons des milliers pour défendre nos valeurs et notre patrie. Nous serons unis volontaires et solidaires pour que la Tunisie sera libre et démocratique, fière de toute son histoire et ouverte sur le monde et sur son avenir.

Les dessous d’une décision hâtive


Les interrogations soulevées par les événements dramatiques  du 9 avril 2011 sont restées sans réponses. Nous nous essayons dans les articles qui suivent à apporter quelques réponses et quelques pistes de réflexions pour élucider certaines d’entre elles.

Comment le ministre de l’intérieur était-t-il arrivé à la décision de fermer l’avenue Habib Bourguiba aux manifestants et aux rassemblements?

D’abord, cette décision ne nous est pas parue celle de tout le gouvernement de la troïka. Elle  semblait prise en cercle restreint dans le parti  du ministre de l’intérieur et avait la bénédiction de ses instances dirigeantes. Elle visait à reprendre l’initiative de l’action de terrain.

La propagande de ce parti  étant  fondée  sur la promotion du passé  militant de ses membres de sa légitimité populaire et de son enracinement dans la société. Ennahdha voulait toujours pérenniser ces images dans l’imaginaire populaire et  avait peur de perdre l’initiative sur le terrain. Elle s’opposait à tout ce qui réduirait son champ d’action et sa capacité à influencer  la société. Ce parti ne voulait pas admettre que sa capacité de mobilisation n’était ni incontestable ni déterminante. Les forces démocratiques qu’il voulait  faire passer  pour une minorité insignifiante ont montré une capacité de mobilisation au moins aussi importante que la sienne. Les  sit-in de Bardo, la manifestation du 14 janvier et surtout la grande manifestation du 20mars, qui a rassemblé plus de 30 milles personnes, ont laissé un gout amer dans la gorge de ce parti.

Ce parti a montré une très  grande fébrilité vis-à-vis de la pression de la rue et à  plusieurs reprises il a été obligé de remanié ses tentatives de passage en force. De plus, la médiatisation des manifestations organisées par les partis d’opposition, par la société civile l’a empêché de faire passer ses choix  politiques et  a été une source de pression dans ses négociations avec ses protecteurs.
 L’analyse de la situation lui a permis d’arriver à la conclusion qu’il ne fallait plus laisser de telle manifestation se reproduire et  qu’il fallait limiter leur impacte médiatique et surtout  œuvrer pour les  marginaliser.

Le gouvernement qui confondait  son rôle de gestionnaire des instances de l’état et d’appendice  du parti  au pouvoir a laissé cette conclusion prendre forme. Le ministre de l’intérieur s’est porté volontaire pour son application.

Ainsi, à l’échelle stratégique, la décision d’interdire les manifestations sur l’avenue historique de Tunis  a été prise juste après le 20 mars par les dirigeants du parti aux. Toutefois, sur le plan purement tactique cette interdiction devait être motivée autrement et reposer sur des arguments  indiscutables. Pour  être appliquée  rigoureusement, la décision devait surgir d’une analyse autonome  de la situation par les instances du ministère de l’intérieur.

Le ministère en tant qu’administration qui se respecte a analysé la situation et est arrivé à la conclusion  que la répétition des manifestations sur cette avenue était nuisible à la vie économique du pays, à la sécurité des passants, des commerçants et  des biens. La « ghazoua de l’horloge » qui a vu la confrontation entre les salafites et les artistes était l’argument présenté. La restauration de l’autorité du gouvernement passait par une décision courageuse et symbolique comme l’interdiction des manifestations dans l’avenue Habib Bourguiba.

Nous pouvons voir comment  la décision tactique du ministère de l’intérieure avait rejoint  la décision stratégique d’Ennahdha ce qui a réjoui ce parti qui s’est mi en second plan et lui a permis d’arrivé à sa fin sans se découvrir.

La décision d’interdire les manifestations sur l’avenue H Bourguiba était une décision politique qui œuvrait à assoir l’autorité du gouvernement et du parti Ennahdha sur le pays. Elle était hâtive et infondée et elle a débouché sur une bavure policière injustifiable. La confusion entre état et parti reste de mise même après la révolution chose qu’on croyait révolu. La tentation hégémonique d’Ennahdha, nous rappelle que ce parti ne s’est pas totalement débarrassé de ses démons ancestraux.

lundi 9 avril 2012

La boite de pandore


Quand une manifestation pacifique pour honorer la mémoire des martyrs de la Tunisie est  violemment réprimée. Quand des élus de la nation, des journalistes et des citoyens sont agressés verbalement et physiquement  pour avoir « défié » l’autorité du gouvernement et pour avoir « troublé  l’ordre public » on se demande pourquoi  il y a  a eu une révolution en Tunisie.
Le 9 avril 2012 restera un jour triste  dans la mémoire de tout tunisien.  Il portera  à jamais la marque de l’ingratitude des autocrates en poste envers le  peuple qui les a libérés.


Je ne peux qu’exprimer ma réprobation et ma condamnation de tout ce qui s’est passé aujourd’hui. La manifestation était pacifique et festive mais ils ont voulu autrement. Ils ont lâché la meute sur des citoyens  non préparés  et sans intentions belliqueuses. Toute la panoplie de la répression de l’aire dictatoriale  a été employée pour casser du Tunisien.  Ils ont même eu recours à l’aide de milices inconnues comme à la belle époque.

 Le pouvoir rend certainement aveugle mais pas en si peu  de temps. Les prédispositions au despotisme et au totalitarisme du gouvernement en place dépassent l’entendement et laisse perplexe. Ces gens étaient il y a quelque mois l’objet des pires débordements et aujourd’hui  ils incarnent  le rôle du bourreau  avec un talent inouï.  Un talent digne du pays des mollahs. 
 
Fêter nos martyrs est un devoir mais faut-il avoir  la bénédiction des nouveaux protecteurs de la légalité et  leur consentement.  La fête a finalement tourné au vinaigre. Les répercutions seront importantes. A défaut de solutionner  les vrais dossiers  à charge et de  monter une réelle  compétence pour la gestion des affaires du pays, le gouvernement provisoire  a fini par ouvrir la boite qu’il ne fallait pas ouvrir. La boite de pandore. Alors qu’il assume la conséquence de ses actes.

lundi 26 mars 2012

Independance Day

Le 20 mars 2012, date de l’anniversaire  de l’indépendance a coïncidé avec une manifestation populaire  pour soutenir un état civil et pour appeler l’assemblé constituante à  entériner  les principes d’égalité, de liberté et  de dignité dans la prochaine constitution.  Cette manifestation a été préparée  en repense à une autre manifestation organisée par des salafites et leurs alliés d’ennahdha visant à faire de la chari3a islamistes la source fondamentale et unique de la législation dans la constitution tunisienne en  gestation.

Nous nous étions  donnés  rendez vous pour participer à cette manifestation. Nous, on appartient  à ce que nous appelons entre nous les extrémistes du centre.  Nous avons  des analyses  décalées des événements et nous doutons de toute la classe politique qui court derrière ses intérêts.  Nous  sommes  peut être indiscernables dans la foule mais nous veillons et nous agirons.

Notre engagement du jour  était  certainement  pour la bonne cause. Nous défendions une patrie, nos valeurs  et nos convictions.  Pourtant  la manif  du 20 mars nous révulsait car  elle sentait la peur.  L’odeur de la peur couvrait les parfums aux centaines d’euros  et  avilissait  l’engagement spontané et inconditionnel d’une jeunesse  venues en masse. 

Nous nous  attendions à exprimer un message  sans équivoque aux salafites.  Un message qui signifierait que nos droits sont inaliénables et indiscutables. Mais l’ambiance  était trop festive et  sans profondeur. On  a  regretté  l’absence de représentativité réellement populaire de la manifestation.  On a  regretté sa superficialité et son ambiance de défilé  carnavalesque.

Nous avons aimé voir les gens rassemblés, demander des comptes  au gouvernement, aux partis de la troïka. Nous avons voulu  sommer la troïka de fixer  une datte buttoir  pour l’achèvement de la rédaction de la constitution et  condamner Ennahdha pour ses tentatives de mettre la main sur l’administration, sur l’armé, sur l’appareil sécuritaire et sur les journalistes.

Le 20 mars 2012,  certes un message  a été envoyé au gouvernement et aux partis au pouvoir mais le message était tronqué et dénudé de contenu à la hauteur des événements. La partie  est certainement remise.

vendredi 9 mars 2012

Une patrie, un drapeau

Je me rappelle ma grand-mère maternelle quand elle me parlait de la vie à Tunis pendant l’occupation française. Elle me racontait que  mon oncle a été passé à tabac et emprisonné alors qu’il essayait de mettre le drapeau national  à la place de celui de la France.  Elle me racontait que ma mère a été arrêtée alors qu’elle manifestait pour la libération et pour la dignité des tunisiens. Mon oncle paternel  était lui aussi un résistant contre l’occupation française et a été arrêté et  banni. Il mourut quelque temps après son retour du bagne. Je me rappelle aussi mon service militaire version courte, où on faisait chaque jour le salut du drapeau national et où on retrouvait la patrie ses défenseurs et ses symboles.

Il  n’y a pas une famille tunisienne sans de pareilles histoires pareilles à raconter. Peut être il y a un certain temps, ceci n’avait  pas de significations particulières pour moi et pour nous tous. Mais ce qui c’était passé à la faculté de la manouba m’a mis dans tout mes états.  J’étais à la fois ému et en colère. Le drapeau national  a été souillé et jeté par terre par une bande de rats barbus. L’acte de ces  traitres sales et  perfides  ma touché profondément et à fait ressurgir en moi un flot d’images.

Il  y a d’abord  tous ces gens qui ont donné leurs  vies pour hisser haut  le drapeau national. Il y a tous ces gens qui sont allés en prison parce qu’ils ont estimé que la place du drapeau tunisien est au dessus de nous tous. Il y a tous les larmes  versés par des tunisiens, rien qu’en  voyant le drapeau  flotter dans le ciel un peut par tout dans le monde. Il y a tous nos  compatriotes qui vivent la solitude de l’exil  et qui attendent  l’instant de revoir le drapeau. Il  y a aussi ce sentiment d’appartenance  indescriptible que suscite la vue du drapeau et  qui nous rappelle notre attache à cette terre à ce peuple et à cette patrie. Il y a ensuite les images de la révolution et  la marée de drapeaux rouge et blanc qui a envahi  l’avenue Habib Bourguiba  et qui nous rassemblaient et nous unissaient.

Il est inconcevable que nous arrivions à une situation pareille après une si belle révolution. Le symbole de notre unité et de notre appartenance s’est trouvé rabaissé et sali.  Nous étions tous des Tunisiens ou du moins c’est ce que je croyais. Nous étions  nés  sur cette terre, nous avions respiré son air et manger ses fruits. Le reste  me paraissait  secondaire. Aujourd’hui toute l’échelle de valeur se trouve renversé. La scène atroce d’hier m’a interpellé sur la fragilité de notre sentiment d’apparence  et sur la vanité de certaines de nos certitudes.  La polarisation de la société est devenue une réalité. La civilité et le patriotisme de nos compatriotes  est un leurre. L’ignorance et la bêtise de nos jeunes  à atteint des niveaux inimaginables.  Ceux qui osent hisser un drapeau autre que celui de la Tunisie et qui osent l’outrager  ne sont surement pas prêt  à le défendre.

La fracture de la société est consumée depuis un certain 23 octobre. Mais moi  je ne peux pas accepter le troc de la patrie contre quoi que ce soit d’autre. Ceux qui ne se sentent pas liés à ce pays n’ont qu’à le quitter. D’ailleurs ils étaient toujours et ils le resteront probablement toute leur vie, des étranger à cette patrie.  Le plus important c’est qu’ils ne nous feront pas plier. Nous résisteront et nous défendront  notre patrie et nos valeurs jusqu’au bout.

La Tunisie n’est pas un pays né après la dernière pluie et ceux qui le prétende se trompe sur toute la ligne. Ce pays est un bastion de la modernité  et une matrice de plusieurs civilisations. Ils ne pourront jamais le métamorphoser.

dimanche 4 mars 2012

Profanation

J'ai été profondément choqué par le spectacle de la profanation d'un cimetière à Benghazi en Libye. Ce qui s'est passé ne peut être qualifié que d’abominable car aucun justificatif ne peut  motiver cet acte barbare,sauvage et inhumain. La profanation des cimetières est intolérable dans toutes les religions du monde. Aucune morale ne peut l'accepter.

Il s'agit  probablement d'un cimetière datant de la deuxième guerre mondiale. Les soldats qui gisent la bas quelque soit leur origine méritent le respect car ils sont morts loin de chez eux pour ce qu'ils croient être juste et probablement ils ne le voulaient pas. Ici aussi nous avons des soldats morts lors de cet épisode atroce de la mémoire humaine et des soldats morts ainsi, se trouvent partout. Nous avons aussi des tunisiens musulmans morts et enterrés partout dans le monde: en France en Indochine en Syrie et nous souhaitons qu'ils trouvent la paix dans leurs tombes là où ils sont.

Je ne peux que  partager la peine de toutes les personnes qui ont des parents inhumés dans ce cimetière et qui sentent une profonde tristesse devant ce spectacle affligeant commis par des énergumènes qui croient que tout est permis lors d'une guerre civile et qui ne mesurent pas le préjudice qu'ils portent à leur pays.

Encore plus grave, ce qui s'est passé l'a été dans un cimetière chrétien avec des slogans religieux de guerre sainte alors que l'islam est innocent  de ce que ces gens ont fait. Jamais, il n'a appelé à souiller la mémoire des morts. Jamais il n'a appelé à saccager les tombes. Jamais, il n'a appelé à abattre des croix ni a détruire des épitaphes. De plus, il a toujours appelé à cohabiter avec les "gens du livres" et à les respecter et à respecter leur culture et leurs rites. Les morts quels qu'ils soient méritent le respect des vivants.

Avec cet acte,  la Libye montre à quel point elle est retournée à un état  similaire à la préhistoire et à quel point elle porte préjudice à l'islam et aux musulmans. La civilité est loin de retourner vite à cette terre pourtant plusieurs fois millénaire.

mercredi 29 février 2012

La modernité

La modernité est une période de l’histoire humaine qui a débuté en Europe elle désigne aussi  les caractéristiques de cette période. La modernité aurait historiquement commencé au 16eme siècle. Certains historiens la localisent au 17eme siècle concomitamment au développement des sciences et de la philosophie politique. D'autres, la placent au 18ème siècle, celui des lumières, avec les premiers balbutiements de l’industrialisation. Le débat n’est encore clos.

Nous  citons ici à titre de rappel, un  certain  nombre de traits de la modernité.  Ainsi en politique, celle ci se caractérise par le développement  et la construction de régimes fondés sur la distinction du privé et du public eu égard au droit et à la limitation du pouvoir politique. Cette  modernité politique à ouvert la porte à l’avènement de la démocratie. En religion, elle se caractérise par la laïcisation, c'est-à-dire le cantonnement de la religion dans la sphère privé. En économie, la modernité est caractérisée par  une croissance économique basée sur l’emploi des techniques de plus en plus efficaces et par une croissance exponentielle du savoir rationnel ainsi que par par l’essor de l’individualisme.

Les penseurs insistent sur le fait que la modernité est universalisable et imitable n’importe où. Donc elle n’est pas l’apanage d’une région du monde ou d’une race. Elle concerne tout le genre humain.

En Tunisie aujourd’hui la question qui se pose est :   Est- t- on prêt  pour entrer dans la modernité, en assumer les exigences et en subir les conséquences ?  Ou doit-t-on rater encore une fois le train de la modernité qui risque de ne plus repasser  prés de chez nous une prochaines fois ?

dimanche 26 février 2012

L’incontournable UGTT

La manifestation organisée hier, samedi 25 février,  par  l’UGTT pour protester contre les attaques perpétuées  à l’encontre de la Centrale Syndicale vient de nous rappeler un certain nombre de vérités. 

L’UGTT reste et restera  pour longtemps une force  incontournable de la scène politique Tunisienne. Son rôle hérité de la lutte pour l’indépendance a été toujours déterminant  dans le façonnage des contours  des forces politiques agissantes en Tunisie.  La manifestation d’hier  est une nouvelle démonstration du potentiel de ce syndicat qui rappelle,  à qui veut l’entendre comme à celui qui ne le veut pas, que rien ne peut ce faire à son insu.


 La capacité de mobilisation de ce syndicat reste intacte et grande. Elle rassemble comme toujours toutes les classes sociales du pays et toutes les tendances politiques. Cette capacité de mobilisation se révèle dans le fait que beaucoup parmi ceux qui ont participé à la manifestation ont voté pour les partis de la troïka du gouvernement. De même,  beaucoup parmi les contestataires était à la Kobba l’année dernière et ont crié leurs ires contre les anciens dirigeants du syndicat. Mais le vent a tourné et de nouvelles alliances se sont constituées sur de nouvelles bases et l’UGTT s’est adapté et a pu  apporter le renouveau attendu. C’est ça sa force.

La manifestation  révèle que l’UGTT est  tout à fait au courant de la stratégie du gouvernement provisoire.  Ce dernier  vise, à plus ou moins brève échéance,  la  mise au pas  de la Centrale  pour museler non seulement toute action revendicative qui risque de s’opposer à ses actions, mais aussi toute participation de la Centrale Syndicale à la construction de la deuxième république. Ceci pour lui enlever toute légitimité future et pour la cantonner dans le rôle d’un simple syndicat  sans portée politique. 

La réécriture de l’histoire est un sport national que les gouvernements successif ont brillé dans sa pratique. Toute fois ces tentatives ont été toutes vouées à l’échec. Nous nous rappelons tous, ce qu’ont fait les syndicalistes dans le bassin minier, à Sfax et partout en Tunisie. Personne ne peut nier que la manifestation qui à fait tomber Ben Ali un certain 14  janvier 2011 est  sortie de la place Farhat Hachède. 

Néanmoins, la situation que nous vivons est en partie le résultat de certains choix très discutables de la Centrale Syndicale. Beaucoup  pensent que l’UGTT a été enivré par son action pendant la révolution et dans la chute du RCD et qu’il a très vite eu des visées sur le pouvoir. Il a cru que le champ était dégagé pour une entrée en force dans l’action  politique directe du pays, étant la plus grande force structurée encore en place et qui dispose d’une légitimité électorale. Cette approche de vouloir faire le vide lui été nuisible.

La légitimité de l’UGTT découle donc de son histoire, de ces militants, de sa capacité à rassembler. Son poids  sur la scène politique est grand et son rôle présent et futur est déterminant. Les leaders du Syndicat se plaisent à rappeler que celui qui s’est opposé à la «  machine » n’est jamais sorti indemne. Mais la centrale Syndicale a commis plusieurs erreurs stratégiques  et d’appréciation qui ont contribué  à compliquer la situation du pays et à créer un déséquilibre notable entre les deux camps en opposition.

vendredi 24 février 2012

Le complot


Cet article écrit par Jaouher Ben Mbarek et lu sur facebook, résume bien mes craintes et mes appréhensions alors je le présente comme il est.

المتأمل جيدا في الفصل الثالث من التنظيم المؤقت للسلط العمومية و المشروع الدستوري للنهضة والتوازنات العددية داخل المجلس التأسيسي يستطيع أن يتلمس طبيعة المعركة القادمة و محطاتها الأساسية : ستكون معركة الدستور أولا ومعركة الاستفتاء على الدستور ثانيا. الاستفتاء على الدستور قادم لامحالة فالنهضة المتأكدة من قدرتها على تمرير مشروعها بأغلبية 50\ فصلا فصلا ستدفع به الى الاستفتاء دون البحث عن اغلبية الثلثين و ما يتبعها من تنازلات على مستوى المحتوى الايديولوجي و العقائدي للمشروع هذا التمشي هو الذي يبرر راديكالية المشروع الذي تتطرحه. استراتيجية بدات ملامحها واضحة منذ شهرين على الأقل و عناصرها: 1- الاعتماد على الأغلبية التي تتمتع بها لصياغة دستورها. 2- السعي للهيمنة على لجان الصياغة من أجل بلوغ ذلك حتى وان كان على حساب حلفاءها في الترويكا. (تمسكها برئاسة الجنة التنسيقية و رفض اسنادها لحليفها بن جعفر في معركة كادت تعصف بالترويكا الحاكمة) 3-تجنب التنازلات التي قد تضعف الجبهة الداخلية للحزب و حلفاءه الطبعيين في خصوص مسألة الهوية و الشريعة كمصدر أساسي للتشريع (الفصل 10) 4- الدفع بالمشروع الى الاستفتاء دون البحث جديا عن التوافقات حتى مع حلفاءها في الحكم 5- جر الحوار والاصطفاف بخصوص الدستور الى الحقل العقائدي ووضع مسألة الهوية و الشريعة في قلب المعركة من أجل ضمان الفوز بالاستفتاء (يبدو ذلك واضحا من خلال تكثيف البنود المتعلقة بذلك في مناورة استفزازية لجر خصومها الى حلبتها المختارة) هذه الاسترايجية ستمكنها من تحقيق حزمة من الأهداف بحجر واحد: 1- كتابة الدستور الذي تريد و تعزيز الوحدة الدخلية للحركة و تدعيم جبهة الحركات الاسلام السياسي. 2- اعطاء هذا الدستور القوة و المشروعية عبر عرضه على الاستفتاء الشعبي فينتقل من دستور حزب الى دستور الشعب فتحدث بذلك اختراق سياسي و ايديولوجي تاريخي يضع الحركة في مدار الحكم و السلطة نهائيا. 3- فتح معبر آمن و طريق معبدة للفوز بالانتخابات التشريعية و الجهوية و البلدية التي ستعقب اقرار الدستور في صورة الفوز بالاستفتاء. علما , و حديثي هنا للقوى الديموقراطية التي تستعد لمعركة الانتخابات و تعد العدة للتداول على السلطة و تلقف الحكم, أن المعركة الدستورية و معركة الاستفتاء على الدستور هي وقائع سياسية ذات كثافة عالية للغاية و نتائجها ستكون حاسمة التأثير على نتائج الانتخابات التي ستليها مباشرة. بعبارة أوضح: من سيفوز بالمعركة الدستورية والأستفتاء سيفوز لا محالة بالانتخابات التي ستعقبها ومن سيهزم في الأولى سيهزم في الثانية و ذلك بقطع النظر عن الصيغة التنظيمية التي سيخوض بها الانتخابات. أسألة كثيرة تبقى في الذهن بقطع النظر عن استراتجيات الخصم السياسي هل نحن جاهزون؟ مذا أعددنا لهذه المعركة التي انطلقت ر سميا اليوم؟ هل وضعنا ملامح خطة؟ هل نحن بصدد حتى مجرد التفكير في ذلك جديا؟ ألسنا بصدد ارتكاب الخطأ القاتل: اعداد التداول مباشرة و التصويب من بعيد خار ج المرمى؟ الوحدة أو التوحيد, مهما كان شكلها, الاستراتيجية التي يمكنها أن تعدنا لخوض المعركة الحقيقية و الفوز بها تقوم ر بما على ثلاث عناصر دون الخوض في التفاصيل: 1- الوعي بأننا لن ننتصر في المعركة السياسية و الانتخابية دون الأنتصار في المعركة الدستورية و الاستفتائية, وعي قادر على تصحيح المسارات. 2- ادراك أننا لن ننتصر في المعركة الدستورية دون الألتقاء حول مشروع مشترك نضعه بشكل جماعي و ندافع عنه بشكل جماعي, مشروع دستوري حقيقي يتجاوز شعارات الحد الأدنى التي لن تقود الى الأنتصار كما لم تقدنا سابقا الا الى الهزيمة. 3- وضع تصور عملي وميداني يمكننا من نقل الحوار الوطني من مسألة الهوية و الرجوع به الى المسائل الجوهرية المتعلقة بالقضايا الاجتماعية (الكرامة) و مسألة الحقوق الأنسانية (الحرية) ومسألة اللامركزية (الديموقراطية)... لمن لم يتضح له المشهد بعد...لنعد الى المنبع...الى الثورة... ففي شعاراتها و قيمها تسكن الحقائق الكبرى و منها تخرج أصفى الرؤى

JBM

jeudi 23 février 2012

A quoi joue ce gouvernement ?

Aujourd’hui personne ne peut deviner à quoi joue le gouvernement provisoire qui nous envenimera la vie pour les mois avenir. Lire dans son jeu parait plus difficile que déchiffrer la pierre de rosette. Toutes les tentatives pour le faire semblent pour l’instant vouées à l’échec.

Voyons voir, ce que fait un journaliste dans une prison après une si belle et si prometteuse révolution. Qui peut le savoir ? Le ministère de la justice en a décidé ainsi, le juge d’instruction est tombé dans le jeu du ministère et a décidé son incarcération. Le juge du tribunal de première instance a décidé sa libération. L’accusation de ce journaliste s’est faite selon une loi abrogée. Le nouveau code organisant la presse n’est pas pris en considération et il s’est avéré trop élastique. Une campagne de solidarité internationale s’est organisée pour défendre le journaliste. Les journalistes tunisiens sont comme le gouvernement au bord de la crise de nerfs. Les partis politiques se sont jetés eux aussi dans la mêlée. Au final c’est une anarchie totale qui s’installe.

L’autre  grand ministère qui redevient un mystère, celui de l’intérieure, décide d’opérer un remaniement dans le corps des gouverneurs ….et  car il y a un et, il décide de réactiver les comités de quartiers qui deviendront par la force des choses et  à la lumière de la tournure des événements les nouveaux  « yeux vigilants » du pouvoir et un peu plus tard la milice et le bras long du parti au pouvoir. Alors à quoi elle a servi  notre fameuse révolution ? A nous servir des plats réchauffés à la ZABA ? Peut être.

A Jendouba, le jeu du chat et de la souris entre les barbus et la police suit son cour et aucune des deux parties ne semble vouloir en finir. Les deux s’attachent à leur guéguerre qui les fait sortir d’une routine  assommante. Les uns  redécouvrent leurs reflexes refoulés par la révolution. Les autres rejouent  la « Arrissala » grandeur nature. Au final cette mascarade n’intéresse personne, même pas notre gouvernement léthargique, comme si elle se passe dans un pays lointain.

Trois facultés sont aujourd’hui fermées pour quelques ados mal inspirés qui sont en conflit avec une puberté retardataire. Le sort de milliers d’étudiants et des millions de dinars semble ne pas avoir de l’importance aux yeux d’un ministre de l’enseignement supérieur désintéressé totalement de ce qui ce passe prés de lui. Et pour qui, l’acquisition du savoir, le respect du corps enseignant, le respect des universités paraissent  des inventions blâmables.

Le chef du gouvernement avec ses signaux divins semble perdre peu à peu le signal. Alors il décide d’accueillir les « amis de la Syrie » qui en faite ne le  sont pas. Il entretien l’espoir de faire chuter le régime  en place pour faire plaisir à ses mécènes du golf. Il lâche son porte parole et son cogitor sur les journalistes pour les dénigrer dans une sorte de fuite en avant grotesque. Est-ce de l’incohérence ou de l’incompétence ? Qui peut le dire ?

A quoi joue ce gouvernement ?  Sincèrement lui aussi parait ne pas le savoir. Peut être parce qu’il est  à la solde d’un esprit machiavélique qui a juré de réduire ce pays ruine …….et qui ne veut pas jeuner trois jours.

mardi 21 février 2012

Le devoir de mémoire

De toutes  les époques, la Tunisie  a été multiraciale et polyglotte.  Sa production culturelle que ce soit en latin, en arabe, ou en français  s’est imprégnée d'une coloration rationnelle et  modérée.  Cet apport a constitué le plus souvent  une percé modernisatrice à dimension humaine défiant les usages et les traditions.

Par le temps qui court, je trouve  important  de citer quelques illustres  hommes de savoir qui ce sont illustrés dans les derniers siècles. Tous ces penseurs, écrivains,  hommes de lettre et de droit dont la liste peut être allongée à volonté  ont enrichi la pensée universelle et ont fait que des oasis de lumière subsistent dans  le grand désert de l’ignorance qu’a traversé notre pays.


Il y a  d’abord les incontournables tels que : le précurseur  Ibnou Abi Edhief , le réformateur Kheireddine Ettounsi, Les Benachour  Taher et Fadhel rénovateurs de la tradition malékites, Taher Haddad l’homme à l’origine de la libéralisation de la femme tunisienne.  Il  y aussi  les écrivains classiques tels Ali Douagi qui a produit  plus de 500 poèmes et chansons  populaires et quelque 15 pièces de théâtre, Béchir Khraief  qui a redonné un souffle au roman arabe dans les années trente  et  a publié en 1937 sa première nouvelle qui fit scandale car en dialecte tunisien, Mahmoud Messadi le fameux auteur d’Essod.

En suite il y a  la littérature d’expression française qui s'est caractérisée  par son sens critique à l’image de celle produite par Albert Memmi, bien qu’il  pensait  que la littérature tunisienne  d’expression française  était condamnée à mourir jeune, Abelwahab Meddeb un illustre intellectuel moderniste.  La poésie, elle  était  non conformiste  et innovatrice son porte drapeau n’est autre que  Abou el Kacem Echabbi  qui  lui a apporté un nouveau langage et qui a critique à  la pauvreté de l’imagination dans la littérature arabe.

Des penseurs libres et philosophes tunisiens de différents horizons  se sont  attelés à renouveler et moderniser la pensée islamique. Parmi lesquelles nous citons : Olfa youssef, Hichem Djaiet, Hammadi Reddissi, Abdelmajid Charfi, Yadh Ben Achour, Youssef Seddik, Mohamed Talbi. Ces illustres compatriotes sont la mémoire vivante du génie tunisien et de sa capacité à innover et à produire un sens.

Notre mémoire et notre héritage sont aujourd’hui menacés.Un assaut ignoble est malheureusement enclenché  par des concitoyens qui veulent régler des comptes avec une tunisianité qui leur est à jamais étrangère. Il sont aidés  en cela, par certains esprits obscurs  que le ressac de la vague intégriste a jeté sur nos rivages. Ils croient que ce pays est contaminé par un mal qui s’appelle modernité et ils veulent l’exorciser à leur façon. Leurs références sont ailleurs dans les chimères de quelques pseudo-savants d’au delà du désert, du temps et de la civilisation.

Notre devoir est de sauver cet héritage qui fait notre particularité. Nous devons le protéger coute que coute en s’en appropriant les enseignements, en défendant les idées qu’il véhicule et surtout en le transmettant à nos enfants et à nos petits enfants. Certainement nous allons payer un prix fort pour y arriver mais il y a des combats qui méritent d’être menés surtout ceux qui impliquent notre survie et celle de notre patrie.

dimanche 19 février 2012

L’attente

Le façonnage de l’identité tunisienne à travers l’histoire a été fait par le feu et le glaive. Cette fois ci  aussi les signes annonciateurs d’une nouvelle bataille  sont apparents. Le tunisien a toujours manifesté une aversion au changement et une résistance  au troc inconditionnel d’une paix fictive contre une liberté hypothétique. Ses traits de caractère ont fait qu'il vit très mal l’atmosphère d’avant la bataille. Mais il reste cependant imprévisible, et dans ses excès de prudence, il peut faire preuve aussi bien d’un courage héroïque que d’une violence sans limites.

La bataille qui s’annonce ne dérogera pas aux précédentes,  ni en intensité dramatique ni en conséquences géopolitiques. Le tunisien qui a réalisé quelque chose d’énorme en mettant fin contre toute attente à l’une des pires dictatures policières du monde, doute aujourd’hui de  la possibilité d’en faire naître  une démocratie viable.

La grande question reste cependant l’inéluctabilité de cette bataille.  En effet, cette bataille semble inévitable pour diverses raisons mais tout porte à croire que la peur de l’autre, l’incapacité de le comprendre et  de communiquer avec lui et l’envie de le dominer, sont à l’origine du conflit. Il est aussi vrai de croire qu’il y a un désir de certaines parties internes et externes de valider  la thèse du « choc des civilisations » de Samuel Huntington et la Tunisie se trouve malheureusement dans la zone de tangence.

Dans  les deux camps en opposition, qui se regardent aujourd’hui en chiens de faïence, il y a un désir d’en découdre au plus vite et c’est tant mieux car les lignes de démarcation ne peuvent le rester éternellement. La confrontation inévitable doit laisser après un certain temps  la place au respect et à l’acceptation de l’autre sur des bases plus rationnelles à défaut de pouvoir établir de nouvelles frontières de séparation.