mercredi 29 février 2012

La modernité

La modernité est une période de l’histoire humaine qui a débuté en Europe elle désigne aussi  les caractéristiques de cette période. La modernité aurait historiquement commencé au 16eme siècle. Certains historiens la localisent au 17eme siècle concomitamment au développement des sciences et de la philosophie politique. D'autres, la placent au 18ème siècle, celui des lumières, avec les premiers balbutiements de l’industrialisation. Le débat n’est encore clos.

Nous  citons ici à titre de rappel, un  certain  nombre de traits de la modernité.  Ainsi en politique, celle ci se caractérise par le développement  et la construction de régimes fondés sur la distinction du privé et du public eu égard au droit et à la limitation du pouvoir politique. Cette  modernité politique à ouvert la porte à l’avènement de la démocratie. En religion, elle se caractérise par la laïcisation, c'est-à-dire le cantonnement de la religion dans la sphère privé. En économie, la modernité est caractérisée par  une croissance économique basée sur l’emploi des techniques de plus en plus efficaces et par une croissance exponentielle du savoir rationnel ainsi que par par l’essor de l’individualisme.

Les penseurs insistent sur le fait que la modernité est universalisable et imitable n’importe où. Donc elle n’est pas l’apanage d’une région du monde ou d’une race. Elle concerne tout le genre humain.

En Tunisie aujourd’hui la question qui se pose est :   Est- t- on prêt  pour entrer dans la modernité, en assumer les exigences et en subir les conséquences ?  Ou doit-t-on rater encore une fois le train de la modernité qui risque de ne plus repasser  prés de chez nous une prochaines fois ?

dimanche 26 février 2012

L’incontournable UGTT

La manifestation organisée hier, samedi 25 février,  par  l’UGTT pour protester contre les attaques perpétuées  à l’encontre de la Centrale Syndicale vient de nous rappeler un certain nombre de vérités. 

L’UGTT reste et restera  pour longtemps une force  incontournable de la scène politique Tunisienne. Son rôle hérité de la lutte pour l’indépendance a été toujours déterminant  dans le façonnage des contours  des forces politiques agissantes en Tunisie.  La manifestation d’hier  est une nouvelle démonstration du potentiel de ce syndicat qui rappelle,  à qui veut l’entendre comme à celui qui ne le veut pas, que rien ne peut ce faire à son insu.


 La capacité de mobilisation de ce syndicat reste intacte et grande. Elle rassemble comme toujours toutes les classes sociales du pays et toutes les tendances politiques. Cette capacité de mobilisation se révèle dans le fait que beaucoup parmi ceux qui ont participé à la manifestation ont voté pour les partis de la troïka du gouvernement. De même,  beaucoup parmi les contestataires était à la Kobba l’année dernière et ont crié leurs ires contre les anciens dirigeants du syndicat. Mais le vent a tourné et de nouvelles alliances se sont constituées sur de nouvelles bases et l’UGTT s’est adapté et a pu  apporter le renouveau attendu. C’est ça sa force.

La manifestation  révèle que l’UGTT est  tout à fait au courant de la stratégie du gouvernement provisoire.  Ce dernier  vise, à plus ou moins brève échéance,  la  mise au pas  de la Centrale  pour museler non seulement toute action revendicative qui risque de s’opposer à ses actions, mais aussi toute participation de la Centrale Syndicale à la construction de la deuxième république. Ceci pour lui enlever toute légitimité future et pour la cantonner dans le rôle d’un simple syndicat  sans portée politique. 

La réécriture de l’histoire est un sport national que les gouvernements successif ont brillé dans sa pratique. Toute fois ces tentatives ont été toutes vouées à l’échec. Nous nous rappelons tous, ce qu’ont fait les syndicalistes dans le bassin minier, à Sfax et partout en Tunisie. Personne ne peut nier que la manifestation qui à fait tomber Ben Ali un certain 14  janvier 2011 est  sortie de la place Farhat Hachède. 

Néanmoins, la situation que nous vivons est en partie le résultat de certains choix très discutables de la Centrale Syndicale. Beaucoup  pensent que l’UGTT a été enivré par son action pendant la révolution et dans la chute du RCD et qu’il a très vite eu des visées sur le pouvoir. Il a cru que le champ était dégagé pour une entrée en force dans l’action  politique directe du pays, étant la plus grande force structurée encore en place et qui dispose d’une légitimité électorale. Cette approche de vouloir faire le vide lui été nuisible.

La légitimité de l’UGTT découle donc de son histoire, de ces militants, de sa capacité à rassembler. Son poids  sur la scène politique est grand et son rôle présent et futur est déterminant. Les leaders du Syndicat se plaisent à rappeler que celui qui s’est opposé à la «  machine » n’est jamais sorti indemne. Mais la centrale Syndicale a commis plusieurs erreurs stratégiques  et d’appréciation qui ont contribué  à compliquer la situation du pays et à créer un déséquilibre notable entre les deux camps en opposition.

vendredi 24 février 2012

Le complot


Cet article écrit par Jaouher Ben Mbarek et lu sur facebook, résume bien mes craintes et mes appréhensions alors je le présente comme il est.

المتأمل جيدا في الفصل الثالث من التنظيم المؤقت للسلط العمومية و المشروع الدستوري للنهضة والتوازنات العددية داخل المجلس التأسيسي يستطيع أن يتلمس طبيعة المعركة القادمة و محطاتها الأساسية : ستكون معركة الدستور أولا ومعركة الاستفتاء على الدستور ثانيا. الاستفتاء على الدستور قادم لامحالة فالنهضة المتأكدة من قدرتها على تمرير مشروعها بأغلبية 50\ فصلا فصلا ستدفع به الى الاستفتاء دون البحث عن اغلبية الثلثين و ما يتبعها من تنازلات على مستوى المحتوى الايديولوجي و العقائدي للمشروع هذا التمشي هو الذي يبرر راديكالية المشروع الذي تتطرحه. استراتيجية بدات ملامحها واضحة منذ شهرين على الأقل و عناصرها: 1- الاعتماد على الأغلبية التي تتمتع بها لصياغة دستورها. 2- السعي للهيمنة على لجان الصياغة من أجل بلوغ ذلك حتى وان كان على حساب حلفاءها في الترويكا. (تمسكها برئاسة الجنة التنسيقية و رفض اسنادها لحليفها بن جعفر في معركة كادت تعصف بالترويكا الحاكمة) 3-تجنب التنازلات التي قد تضعف الجبهة الداخلية للحزب و حلفاءه الطبعيين في خصوص مسألة الهوية و الشريعة كمصدر أساسي للتشريع (الفصل 10) 4- الدفع بالمشروع الى الاستفتاء دون البحث جديا عن التوافقات حتى مع حلفاءها في الحكم 5- جر الحوار والاصطفاف بخصوص الدستور الى الحقل العقائدي ووضع مسألة الهوية و الشريعة في قلب المعركة من أجل ضمان الفوز بالاستفتاء (يبدو ذلك واضحا من خلال تكثيف البنود المتعلقة بذلك في مناورة استفزازية لجر خصومها الى حلبتها المختارة) هذه الاسترايجية ستمكنها من تحقيق حزمة من الأهداف بحجر واحد: 1- كتابة الدستور الذي تريد و تعزيز الوحدة الدخلية للحركة و تدعيم جبهة الحركات الاسلام السياسي. 2- اعطاء هذا الدستور القوة و المشروعية عبر عرضه على الاستفتاء الشعبي فينتقل من دستور حزب الى دستور الشعب فتحدث بذلك اختراق سياسي و ايديولوجي تاريخي يضع الحركة في مدار الحكم و السلطة نهائيا. 3- فتح معبر آمن و طريق معبدة للفوز بالانتخابات التشريعية و الجهوية و البلدية التي ستعقب اقرار الدستور في صورة الفوز بالاستفتاء. علما , و حديثي هنا للقوى الديموقراطية التي تستعد لمعركة الانتخابات و تعد العدة للتداول على السلطة و تلقف الحكم, أن المعركة الدستورية و معركة الاستفتاء على الدستور هي وقائع سياسية ذات كثافة عالية للغاية و نتائجها ستكون حاسمة التأثير على نتائج الانتخابات التي ستليها مباشرة. بعبارة أوضح: من سيفوز بالمعركة الدستورية والأستفتاء سيفوز لا محالة بالانتخابات التي ستعقبها ومن سيهزم في الأولى سيهزم في الثانية و ذلك بقطع النظر عن الصيغة التنظيمية التي سيخوض بها الانتخابات. أسألة كثيرة تبقى في الذهن بقطع النظر عن استراتجيات الخصم السياسي هل نحن جاهزون؟ مذا أعددنا لهذه المعركة التي انطلقت ر سميا اليوم؟ هل وضعنا ملامح خطة؟ هل نحن بصدد حتى مجرد التفكير في ذلك جديا؟ ألسنا بصدد ارتكاب الخطأ القاتل: اعداد التداول مباشرة و التصويب من بعيد خار ج المرمى؟ الوحدة أو التوحيد, مهما كان شكلها, الاستراتيجية التي يمكنها أن تعدنا لخوض المعركة الحقيقية و الفوز بها تقوم ر بما على ثلاث عناصر دون الخوض في التفاصيل: 1- الوعي بأننا لن ننتصر في المعركة السياسية و الانتخابية دون الأنتصار في المعركة الدستورية و الاستفتائية, وعي قادر على تصحيح المسارات. 2- ادراك أننا لن ننتصر في المعركة الدستورية دون الألتقاء حول مشروع مشترك نضعه بشكل جماعي و ندافع عنه بشكل جماعي, مشروع دستوري حقيقي يتجاوز شعارات الحد الأدنى التي لن تقود الى الأنتصار كما لم تقدنا سابقا الا الى الهزيمة. 3- وضع تصور عملي وميداني يمكننا من نقل الحوار الوطني من مسألة الهوية و الرجوع به الى المسائل الجوهرية المتعلقة بالقضايا الاجتماعية (الكرامة) و مسألة الحقوق الأنسانية (الحرية) ومسألة اللامركزية (الديموقراطية)... لمن لم يتضح له المشهد بعد...لنعد الى المنبع...الى الثورة... ففي شعاراتها و قيمها تسكن الحقائق الكبرى و منها تخرج أصفى الرؤى

JBM

jeudi 23 février 2012

A quoi joue ce gouvernement ?

Aujourd’hui personne ne peut deviner à quoi joue le gouvernement provisoire qui nous envenimera la vie pour les mois avenir. Lire dans son jeu parait plus difficile que déchiffrer la pierre de rosette. Toutes les tentatives pour le faire semblent pour l’instant vouées à l’échec.

Voyons voir, ce que fait un journaliste dans une prison après une si belle et si prometteuse révolution. Qui peut le savoir ? Le ministère de la justice en a décidé ainsi, le juge d’instruction est tombé dans le jeu du ministère et a décidé son incarcération. Le juge du tribunal de première instance a décidé sa libération. L’accusation de ce journaliste s’est faite selon une loi abrogée. Le nouveau code organisant la presse n’est pas pris en considération et il s’est avéré trop élastique. Une campagne de solidarité internationale s’est organisée pour défendre le journaliste. Les journalistes tunisiens sont comme le gouvernement au bord de la crise de nerfs. Les partis politiques se sont jetés eux aussi dans la mêlée. Au final c’est une anarchie totale qui s’installe.

L’autre  grand ministère qui redevient un mystère, celui de l’intérieure, décide d’opérer un remaniement dans le corps des gouverneurs ….et  car il y a un et, il décide de réactiver les comités de quartiers qui deviendront par la force des choses et  à la lumière de la tournure des événements les nouveaux  « yeux vigilants » du pouvoir et un peu plus tard la milice et le bras long du parti au pouvoir. Alors à quoi elle a servi  notre fameuse révolution ? A nous servir des plats réchauffés à la ZABA ? Peut être.

A Jendouba, le jeu du chat et de la souris entre les barbus et la police suit son cour et aucune des deux parties ne semble vouloir en finir. Les deux s’attachent à leur guéguerre qui les fait sortir d’une routine  assommante. Les uns  redécouvrent leurs reflexes refoulés par la révolution. Les autres rejouent  la « Arrissala » grandeur nature. Au final cette mascarade n’intéresse personne, même pas notre gouvernement léthargique, comme si elle se passe dans un pays lointain.

Trois facultés sont aujourd’hui fermées pour quelques ados mal inspirés qui sont en conflit avec une puberté retardataire. Le sort de milliers d’étudiants et des millions de dinars semble ne pas avoir de l’importance aux yeux d’un ministre de l’enseignement supérieur désintéressé totalement de ce qui ce passe prés de lui. Et pour qui, l’acquisition du savoir, le respect du corps enseignant, le respect des universités paraissent  des inventions blâmables.

Le chef du gouvernement avec ses signaux divins semble perdre peu à peu le signal. Alors il décide d’accueillir les « amis de la Syrie » qui en faite ne le  sont pas. Il entretien l’espoir de faire chuter le régime  en place pour faire plaisir à ses mécènes du golf. Il lâche son porte parole et son cogitor sur les journalistes pour les dénigrer dans une sorte de fuite en avant grotesque. Est-ce de l’incohérence ou de l’incompétence ? Qui peut le dire ?

A quoi joue ce gouvernement ?  Sincèrement lui aussi parait ne pas le savoir. Peut être parce qu’il est  à la solde d’un esprit machiavélique qui a juré de réduire ce pays ruine …….et qui ne veut pas jeuner trois jours.

mardi 21 février 2012

Le devoir de mémoire

De toutes  les époques, la Tunisie  a été multiraciale et polyglotte.  Sa production culturelle que ce soit en latin, en arabe, ou en français  s’est imprégnée d'une coloration rationnelle et  modérée.  Cet apport a constitué le plus souvent  une percé modernisatrice à dimension humaine défiant les usages et les traditions.

Par le temps qui court, je trouve  important  de citer quelques illustres  hommes de savoir qui ce sont illustrés dans les derniers siècles. Tous ces penseurs, écrivains,  hommes de lettre et de droit dont la liste peut être allongée à volonté  ont enrichi la pensée universelle et ont fait que des oasis de lumière subsistent dans  le grand désert de l’ignorance qu’a traversé notre pays.


Il y a  d’abord les incontournables tels que : le précurseur  Ibnou Abi Edhief , le réformateur Kheireddine Ettounsi, Les Benachour  Taher et Fadhel rénovateurs de la tradition malékites, Taher Haddad l’homme à l’origine de la libéralisation de la femme tunisienne.  Il  y aussi  les écrivains classiques tels Ali Douagi qui a produit  plus de 500 poèmes et chansons  populaires et quelque 15 pièces de théâtre, Béchir Khraief  qui a redonné un souffle au roman arabe dans les années trente  et  a publié en 1937 sa première nouvelle qui fit scandale car en dialecte tunisien, Mahmoud Messadi le fameux auteur d’Essod.

En suite il y a  la littérature d’expression française qui s'est caractérisée  par son sens critique à l’image de celle produite par Albert Memmi, bien qu’il  pensait  que la littérature tunisienne  d’expression française  était condamnée à mourir jeune, Abelwahab Meddeb un illustre intellectuel moderniste.  La poésie, elle  était  non conformiste  et innovatrice son porte drapeau n’est autre que  Abou el Kacem Echabbi  qui  lui a apporté un nouveau langage et qui a critique à  la pauvreté de l’imagination dans la littérature arabe.

Des penseurs libres et philosophes tunisiens de différents horizons  se sont  attelés à renouveler et moderniser la pensée islamique. Parmi lesquelles nous citons : Olfa youssef, Hichem Djaiet, Hammadi Reddissi, Abdelmajid Charfi, Yadh Ben Achour, Youssef Seddik, Mohamed Talbi. Ces illustres compatriotes sont la mémoire vivante du génie tunisien et de sa capacité à innover et à produire un sens.

Notre mémoire et notre héritage sont aujourd’hui menacés.Un assaut ignoble est malheureusement enclenché  par des concitoyens qui veulent régler des comptes avec une tunisianité qui leur est à jamais étrangère. Il sont aidés  en cela, par certains esprits obscurs  que le ressac de la vague intégriste a jeté sur nos rivages. Ils croient que ce pays est contaminé par un mal qui s’appelle modernité et ils veulent l’exorciser à leur façon. Leurs références sont ailleurs dans les chimères de quelques pseudo-savants d’au delà du désert, du temps et de la civilisation.

Notre devoir est de sauver cet héritage qui fait notre particularité. Nous devons le protéger coute que coute en s’en appropriant les enseignements, en défendant les idées qu’il véhicule et surtout en le transmettant à nos enfants et à nos petits enfants. Certainement nous allons payer un prix fort pour y arriver mais il y a des combats qui méritent d’être menés surtout ceux qui impliquent notre survie et celle de notre patrie.

dimanche 19 février 2012

L’attente

Le façonnage de l’identité tunisienne à travers l’histoire a été fait par le feu et le glaive. Cette fois ci  aussi les signes annonciateurs d’une nouvelle bataille  sont apparents. Le tunisien a toujours manifesté une aversion au changement et une résistance  au troc inconditionnel d’une paix fictive contre une liberté hypothétique. Ses traits de caractère ont fait qu'il vit très mal l’atmosphère d’avant la bataille. Mais il reste cependant imprévisible, et dans ses excès de prudence, il peut faire preuve aussi bien d’un courage héroïque que d’une violence sans limites.

La bataille qui s’annonce ne dérogera pas aux précédentes,  ni en intensité dramatique ni en conséquences géopolitiques. Le tunisien qui a réalisé quelque chose d’énorme en mettant fin contre toute attente à l’une des pires dictatures policières du monde, doute aujourd’hui de  la possibilité d’en faire naître  une démocratie viable.

La grande question reste cependant l’inéluctabilité de cette bataille.  En effet, cette bataille semble inévitable pour diverses raisons mais tout porte à croire que la peur de l’autre, l’incapacité de le comprendre et  de communiquer avec lui et l’envie de le dominer, sont à l’origine du conflit. Il est aussi vrai de croire qu’il y a un désir de certaines parties internes et externes de valider  la thèse du « choc des civilisations » de Samuel Huntington et la Tunisie se trouve malheureusement dans la zone de tangence.

Dans  les deux camps en opposition, qui se regardent aujourd’hui en chiens de faïence, il y a un désir d’en découdre au plus vite et c’est tant mieux car les lignes de démarcation ne peuvent le rester éternellement. La confrontation inévitable doit laisser après un certain temps  la place au respect et à l’acceptation de l’autre sur des bases plus rationnelles à défaut de pouvoir établir de nouvelles frontières de séparation.