jeudi 31 mai 2012

Jeunesse et culture

Sous nos cieux et dans notre lutte de tous les jours contre une invasion intrépide orchestrée par la contre-révolution, les jeunes se révèlent notre espoir pour nous en sortir. Alors nous devons leur rappeler qu’il est primordial de se tenir informé. Nos jeunes et moins jeunes  doivent lire, précisément la presse quotidienne sur papier et sur internet. Il faut se tenir au courant  surtout par le biais de sources fiables, pour comprendre le déroulement et la signification des événements et pour se prémunir contre les dangers qui guettent.

Il ne faut pas négliger de lire régulièrement les œuvres des grands auteurs : écrivains et philosophes locaux ou internationaux. Ce sont eux qui ont façonné  notre histoire et la pensée humaine et donné du relief et de la consistance aux valeurs universelles aux quelles nous croyons.

Nous devons sortir, aller aux cinémas, aux théâtres, aux musées aux concerts de musiques et aux spectacles de dance.  La culture est aussi des rencontres et des contacts. C’est aussi la vie. Ceux contre qui nous luttons  ne veulent pas qu’une vie culturelle puisse exister. Les attaques contre les hommes et les lieux de spectacle en sont la preuve.

Le dialogue et les  échanges  avec les amis sont enrichissants. Les débats et les échanges d’idées sont souvent l’occasion d’apprendre quelque chose de nouveau. Ce sont  des occasions de confronter ses connaissances et de discuter ses convictions.

Notre pays a besoin  aujourd’hui de tous ses citoyens pour s’en sortir, surtout de sa jeunesse.  Une jeunesse cultivée, au courant des enjeux, sûre d’elle et prompte à défendre ce beau pays. C’est le meilleur remède qui puisse exister contre les velléités de la contre-révolution.

mercredi 30 mai 2012

J’accuse ...!


Avec du recul,  je peux affirmer que je me  suis  lamentablement trompé. Il  y a si peu de temps, j’étais certain de pouvoir dessiner sur une carte la partie du monde où une démocratie pouvait naitre, là où il y avait un espoir  de partager  les valeurs universelles communes de liberté et d’égalité. Dans cette partie du monde, j’étais  sûr de mettre la Tunisie, mon pays adoré, mais je me suis trompé.

Je vois qu’en l’espace de six mois, le temps que le deuxième gouvernement provisoire se mette en place et commence à révéler ce qu’il a l’intension de faire, nous sommes entrain de perdre  les acquis de plus de cinquante années de travail et d’effort.  Les  quatre ou cinq générations qui nous ont précédés, certes ont commis certaines erreurs, mais  celles ci ne peuvent justifier  l’acharnement, auquel on assiste,  à vouloir  démonter l’Etat,  à réécrire  l’histoire et à jeter le doute sur l’avenir. L’œuvre du gouvernement actuel se résume à mes yeux à s’accrocher coute que coute au pouvoir jusqu’aux prochaines élections, s’ils verront le jour, faisant fi de son devoir de protéger démocratie naissante.

J’accuse ce gouvernement de  laisser faire des hordes incultes et de les encourager  à s’en prendre aux symboles de l’Etat moderne et à ses institutions. Cet Etat national fruit de la lutte et de la clairvoyance d’Hommes qui ont cru en son avènement.  Je l’accuse d’avoir profité d’une révolution à revendications sociales et  de l’avoir détourné  en un instrument de propagande  idéologique  stérile. je l'accuse aussi de vouloir dépouiller notre  pays et sa spécificité historique et de le marginaliser afin de le dissoudre dans un Moyen Orient  différent et étranger. Je l’accuse spécifiquement,  de vouloir déraciner  la jeunesse de ce pays de sa culture plusieurs fois millénaires et de l’empoisonner avec une autre totalement impropre.

Beaucoup comme moi pensent  que nous avons une identité à préserver et une jeunesse à sauver. Notre spécificité, œuvre de nos ancêtres, a fait de nous comme chaque peuple sur cette terre, quelque chose d’exceptionnel. Rien ne peut nous obliger à la changer par une autre quelle qu’elle soit.

J’accuse  ce gouvernement de ne pas être à la hauteur de l’instant historique révolutionnaire. De vouloir façonner l’Etat à l’image de l’idéologie d’un parti et non d’être au  service de l’Etat nation. Je l’accuse de faire de la politique politicienne au lieu de s’armer de modestie pour servir  un peuple avide de recouvrir sa dignité et sa  liberté.

J’accuse ce gouvernent de se moquer de l’intelligence d’un peuple  honnête et crédule et de marginaliser volontairement  son élite pour la couper du simple citoyen. De vouloir  imposer à ce peuple  la pensée unique, le comportement unique et le gouverneur  unique.

Au final nous avons peur d’être en présence de la première contre-révolution menée par un gouvernement arrivée au pouvoir suite à une révolution.  Ainsi  va la Tunisie. Ainsi nous pourrons assister à l’enterrement d’une révolution si prometteuse.