dimanche 19 février 2012

L’attente

Le façonnage de l’identité tunisienne à travers l’histoire a été fait par le feu et le glaive. Cette fois ci  aussi les signes annonciateurs d’une nouvelle bataille  sont apparents. Le tunisien a toujours manifesté une aversion au changement et une résistance  au troc inconditionnel d’une paix fictive contre une liberté hypothétique. Ses traits de caractère ont fait qu'il vit très mal l’atmosphère d’avant la bataille. Mais il reste cependant imprévisible, et dans ses excès de prudence, il peut faire preuve aussi bien d’un courage héroïque que d’une violence sans limites.

La bataille qui s’annonce ne dérogera pas aux précédentes,  ni en intensité dramatique ni en conséquences géopolitiques. Le tunisien qui a réalisé quelque chose d’énorme en mettant fin contre toute attente à l’une des pires dictatures policières du monde, doute aujourd’hui de  la possibilité d’en faire naître  une démocratie viable.

La grande question reste cependant l’inéluctabilité de cette bataille.  En effet, cette bataille semble inévitable pour diverses raisons mais tout porte à croire que la peur de l’autre, l’incapacité de le comprendre et  de communiquer avec lui et l’envie de le dominer, sont à l’origine du conflit. Il est aussi vrai de croire qu’il y a un désir de certaines parties internes et externes de valider  la thèse du « choc des civilisations » de Samuel Huntington et la Tunisie se trouve malheureusement dans la zone de tangence.

Dans  les deux camps en opposition, qui se regardent aujourd’hui en chiens de faïence, il y a un désir d’en découdre au plus vite et c’est tant mieux car les lignes de démarcation ne peuvent le rester éternellement. La confrontation inévitable doit laisser après un certain temps  la place au respect et à l’acceptation de l’autre sur des bases plus rationnelles à défaut de pouvoir établir de nouvelles frontières de séparation.

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