mardi 21 février 2012

Le devoir de mémoire

De toutes  les époques, la Tunisie  a été multiraciale et polyglotte.  Sa production culturelle que ce soit en latin, en arabe, ou en français  s’est imprégnée d'une coloration rationnelle et  modérée.  Cet apport a constitué le plus souvent  une percé modernisatrice à dimension humaine défiant les usages et les traditions.

Par le temps qui court, je trouve  important  de citer quelques illustres  hommes de savoir qui ce sont illustrés dans les derniers siècles. Tous ces penseurs, écrivains,  hommes de lettre et de droit dont la liste peut être allongée à volonté  ont enrichi la pensée universelle et ont fait que des oasis de lumière subsistent dans  le grand désert de l’ignorance qu’a traversé notre pays.


Il y a  d’abord les incontournables tels que : le précurseur  Ibnou Abi Edhief , le réformateur Kheireddine Ettounsi, Les Benachour  Taher et Fadhel rénovateurs de la tradition malékites, Taher Haddad l’homme à l’origine de la libéralisation de la femme tunisienne.  Il  y aussi  les écrivains classiques tels Ali Douagi qui a produit  plus de 500 poèmes et chansons  populaires et quelque 15 pièces de théâtre, Béchir Khraief  qui a redonné un souffle au roman arabe dans les années trente  et  a publié en 1937 sa première nouvelle qui fit scandale car en dialecte tunisien, Mahmoud Messadi le fameux auteur d’Essod.

En suite il y a  la littérature d’expression française qui s'est caractérisée  par son sens critique à l’image de celle produite par Albert Memmi, bien qu’il  pensait  que la littérature tunisienne  d’expression française  était condamnée à mourir jeune, Abelwahab Meddeb un illustre intellectuel moderniste.  La poésie, elle  était  non conformiste  et innovatrice son porte drapeau n’est autre que  Abou el Kacem Echabbi  qui  lui a apporté un nouveau langage et qui a critique à  la pauvreté de l’imagination dans la littérature arabe.

Des penseurs libres et philosophes tunisiens de différents horizons  se sont  attelés à renouveler et moderniser la pensée islamique. Parmi lesquelles nous citons : Olfa youssef, Hichem Djaiet, Hammadi Reddissi, Abdelmajid Charfi, Yadh Ben Achour, Youssef Seddik, Mohamed Talbi. Ces illustres compatriotes sont la mémoire vivante du génie tunisien et de sa capacité à innover et à produire un sens.

Notre mémoire et notre héritage sont aujourd’hui menacés.Un assaut ignoble est malheureusement enclenché  par des concitoyens qui veulent régler des comptes avec une tunisianité qui leur est à jamais étrangère. Il sont aidés  en cela, par certains esprits obscurs  que le ressac de la vague intégriste a jeté sur nos rivages. Ils croient que ce pays est contaminé par un mal qui s’appelle modernité et ils veulent l’exorciser à leur façon. Leurs références sont ailleurs dans les chimères de quelques pseudo-savants d’au delà du désert, du temps et de la civilisation.

Notre devoir est de sauver cet héritage qui fait notre particularité. Nous devons le protéger coute que coute en s’en appropriant les enseignements, en défendant les idées qu’il véhicule et surtout en le transmettant à nos enfants et à nos petits enfants. Certainement nous allons payer un prix fort pour y arriver mais il y a des combats qui méritent d’être menés surtout ceux qui impliquent notre survie et celle de notre patrie.

2 commentaires:

  1. je suis tout a fait d'accords il est de notre devoir de combattre cette vague d'extrémisme religieux mais je cherche les outils efficaces qui peuvent influer un temps soit peu sur cette dérive que notre pays est entrain de vivre

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    1. si tu as quelque chose à dire, je t'offre cet espace pour le faire

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